Les îles Banda, un archipel
aux épices rudement convoitées
On connaît tous la route de la Soie ou celle des Indes mais on a oublié les routes des épices. elle est historiquement pavée de sang et de larmes. elle paraît également lointaine, dans le temps (XVIIe siècle) et l’espace (13000 kilomètres). Le chemin pour parvenir à ces épices exotiques (surtout les clous de girofle et la noix muscade)passe par Banda, l’histoire de ce modeste archipel est tout sauf un long fleuve tranquille. A l’époque , l’or portait le nom d’épices exotiques, rares, précieuses, valant par conséquent leur pesant d’or sur le marché de cette première mondialisation .
Les îles Banda ont été « découvertes » une première fois par les Portugais en 1512 peu après l’établissement de leur comptoir à Malacca. Les Hollandais arrivent à Banda en 1599 talonnés de près par les Anglais qui ne voulaient pas être en reste dans cette conquête des lointaines îles aux épices. Ce sont les Hollandais qui s’installent durablement et d’emblée obtiennent le monopole du commerce des épices dans la région. Les nouveaux colons édictent des règles et traités inégaux avec les chefs des villages de Banda ,c’est le début d’une résistance musulmane face à l’occupant européen, et une 1° rébellion survient après la construction, contre l’avis des locaux, du fort Nassau à Banda Neira.
Prétextant une des négociations commerciales, les chefs des villages de Banda montent une embuscade lorsqu’ils proposent une rencontre avec les Hollandais au fort Nassau : l’amiral Verhoeven et 42 de ses subordonnés furent massacrés.
La riposte est Mûrement préparée, et dirigée par l’infâme Jan Pieterszoon Coen, nouveau gouverneur général de la VOC, la conquête sanglante – avec 13 navires et plus de 1500 soldats– a lieu en 1621, date marquée d’une pierre noire par tous les habitants de Banda jusqu’à nos jours. Les Hollandais occupent tout l’archipel puis capturent les 44 chefs traditionnels qui seront exécutés en public au fort Nassau dans le but de soumettre l’ensemble des villageois. (avec décapitation et tête au bout d’une pique !)
Dans la foulée, sur une population totale estimée à cette période d’environ 15000 personnes, au moins 14000 d’entre elles sont tuées ou exilées